Comme en mars dernier, Bercy a vendu une partie de sa participation dans Safran…
L’État continue de céder ses « bijoux de famille ».
Jeudi 14 Novembre 2013, 19 millions d’actions du groupe Safran, soit 5,2% du capital, ont été cédées. 900 millions de plus qui viennent s’ajouter aux plus de 3 milliards d’euros récoltés au cours des opérations déjà réalisées en mars (3,46%) sur notre groupe, mais aussi sur EADS (2,1 %) en avril et Aéroports de Paris (9,5%) l’été dernier. Ces ventes visent, selon le ministre de l’Économie, Pierre Moscovici, à récupérer des fonds pour financer « de nouveaux secteurs porteurs de développement économique ». Reste qu’avec cette cession, l’État perd sa minorité de blocage. Ce n’est pas un gain mais un affaiblissement supplémentaire en terme de levier des pouvoirs public sur l’économie nationale. C’est par contre un cadeau au monde de la spéculation au regard des perspectives du groupe SAFRAN.
C’est intolérable…
Pour la CGT Safran, ce désengagement de l’Etat n’est pas judicieux. En effet, depuis la privatisation du groupe, la pression financière est extrêmement forte. Entre 2006 et 2012. les dividendes ont été multipliés par 4, alors que nos salaires ont progressé de seulement 3 % par an en moyenne. Plutôt que de vendre ses participations, l’État actionnaire pourrait investir pour permettre d’autres choix de gestion. De plus, nous ne savons absolument pas qui va en bénéficier, ni pourquoi. Pour l’instant, ces sommes seront simplement dirigées vers un compte d’affectation spéciale qui prévoit juridiquement deux options: financer des opérations de capital ou financer le désendettement. Bercy a annoncé vendredi 15 novembre qu’une « doctrine » plus complète doit être présentée, mais à une date qui n’a pas toujours pas été fixée.
C’est bien une toute autre stratégie qu’il conviendrait de mener.
S’extraire des exigences financières dictées par des actionnaires majoritairement spéculatifs (fonds de pension) est une condition incontournable pour redonner toute l’efficacité industrielle, économique et sociale à des groupes tels que Safran. C’est dans ce sens que nous soutenons la constitution d’un véritable pôle public de l’aéronautique et de la défense. L’Etat aurait ainsi un rôle décisif, moteur et volontariste pour engager les grands programmes dont nous avons besoin, fixer des objectifs de créations d’emplois, de contenus sociaux et salariaux. Safran pourrait jouer, avec d’autres acteurs industriels (Thales, Dassault, Eads, Onera, Cnes…), un rôle central pour le pays et l’Europe. Voici une proposition que porte la CGT pour gagner durablement un développement industriel en France aux services de l’emploi et du progrès social.
Lettre adressée au ministre des finances par la coordination CGT Safran :
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